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3 août 2016

LA MAIN LESTE DU DABE...

 

 Le "Dabe", c'est ainsi que ses amis surnommaient Jean Gabin. Ca veut dire le père, vous aviez compris. Le mec qu'on respecte.

Dans le cinéma des années 1950/1960, la gifle faisait partie de la violence ordinaire, pas plus grave que ça, en somme.
A l'école, où l'on ne fessait plus les élèves (sauf exception...) La baffe était monnaie  courante. Elle était aussi distribuée facilement dans les commissariats, et servait à corriger Ginette quand son barbeau n'était pas satisfait du rendement de la journée.
Dans le monde "normal", la mornifle était généralement appliquée par la demoiselle  envers  laquelle le monsieur avait manqué de tact, ou avait eu la main fureteuse. Certaines profitaient d'ailleurs de cette prérogative que l'on accordait aux faibles femmes devant protéger leur dignité... Il était plus rare que monsieur corrige sa femme de cette manière au sein du ménage, ce qui aurait provoqué un immédiat retour chez la belle doche, le temps de préparer les représailles... Chez les Américains, on sait que les gifles s'appliquaient plus bas, pour régler un litige conjugal.


Entre hommes, la gifle avait un côté méprisant, qui invitait à poursuivre avec du plus lourd, sauf si l'on avait à faire à un dégonflé qui filait cuver sa honte en privé.
Comme dans "Le Quai des Brumes", de Marcel Carné, où Gabin file une triple paire de beignes  à Pierre Brasseur !...
Je ne sais pas si c'est là le déclencheur, mais Gabin aura une carrière riche en claques !... Il en octroie à tout le monde, aux filles, aux mecs !... En 1954, dans : "Razzia sur la Chnouf", c'est mon copain Paul Bisciglia qui déguste. (J'avais rencontré Paul sur deux  tournages, on avait sympathisé, il me racontait ses souvenirs...)  "Quand je jouais  avec Jean", Me dit-il... En fait, j'ai vu plus tard le film d'Henri Decoin à la télé, et la scène est brève : Bisciglia, en veste de loufiat, sort un sachet de came planqué  derrière un tableau ; Gabin arrive et lui colle une paire de mandales format adulte !... Le "dialogue" s'arrête là...
Paul n'avait visiblement pas envie de parler de cet aspect des choses, mais les allers et retours de Jeannot, c'était de l'authentique !... Pas le temps de répéter, de faire de savantes esquives, non ; ça partait sec dans la pastèque, et on passait à autre chose. Au cinéma, le temps, c'est de l'argent...

 

On a retrouve la 7e Compagnie (4)

Bisciglia n'a pas fait que se faire baffer par Gabin, il a traîné ses bottes sur au moins deux-cents films... (C'est le type au premier plan, avec la vareuse ouverte, dans : "On a Retrouvé la Septième Compagnie").


Un an plus tard, dans "Touchez pas au Grisbi", de l'excellent Jacques Becker, c'est la môme Jeanne Moreau qui morfle.

 

touchez-pas-au-grisbi

Il a son air des mauvais jours, "Max le Menteur"... Ca va partir !...

 

Moreau-Gabin

Le petit pincement de lèvres, pour accompagner le mouvement, c'est excellent !... Je me suis demandé un instant s'il ne giflait pas plus vite que son ombre, mais je ne crois pas...


Et puis, il y a : "Le Désordre et la Nuit", un chouette film noir De Gilles Grangier, avec   Audiard aux dialogues . (*)

 

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Celle-là n'est pas mal non plus, vous ne trouvez pas ?... On sent bien qu'il est colère !... Et à quatre exemplaires grâce aux miroirs !... Là, on peut vraiment pas truquer...

 

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Il faut préciser que la fort jolie Nadja Tiller l'avait bien poussé à bout, et qu'après, ma foi... Elle avait eu ce qu'elle cherchait... Extrait du dialogue :

- Tu l'avais bien mérité !...
   - Est-ce que je me plains ?...

Voilà qui est clair.

 

 Il y a forcément eu d'autres joues qui se rappellent de la paume du "Dabe", mais je ne m'en souviens pas ou je n'ai pas vu les films...

 

29180980

Quand je pense qu'il avait ce fier soutien du Front sous la main dans "En Cas de Malheur", et qu'il ne la gifle ni ne la fesse !... Remarquez, il ne demandait peut-être que ça, mais si ce n'était pas dans les vues de Claude Autant-Lara, y avait rien à faire !...

 

Bon, j'arrête là, c'est les vacances. Amusez-vous bien...

 

 




(*) Deux flics discutent en attendant l'inspecteur Valois (Gabin) :
« - Dis donc à Valois qu’il me donne un coup de fil, qu’on prenne contact, dit l'un.
- Ça fait vingt ans que tu le connais, tu peux pas l’appeler toi-même ?
- Bah quand je lui téléphone, il est jamais très aimable. Y’a quelque chose qui lui plaît pas, c’est le téléphone ou moi... Il t’a jamais rien dit ?
-  Sur le téléphone ? Non. »

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Commentaires
W
Aaaaaah, mais ce n'est pas aussi simple, ma petite !... L'avez-vous mérité ?... Mmmmh ?...
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M
Ben moi ce chouette article me fait penser que ça fait bien longtemps qu'on ne pas giflee et ça me fait envie tiens :p
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P
Autre distributeur de baffes: Bebel! <br /> <br /> Je me souviens d'un passage du film "Le Casse" : il est chez une dame qui vit dans un appartement luxueux où il suffit de claquer dans les mains pour éteindre ou allumer les lumières. Je ne sais plus bien pourquoi il en vient à se fâcher et à distribuer quelques aller-retours à cette dame, ce qui provoque des jeux de lumière inattendus...
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B
John Wayne le Gabin américain? C'est peut - être pourquoi dans la version américaine de la cage aux folles, la référence à Gabin (Poiret disant à Serrault de prendre son thé comme Gabin : "Imagine Gabin dans la bête humaine descendant de sa loco et prenant sa tasse de thé") est remplacé par John Wayne.
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M
Bonjour Waldo, <br /> <br /> <br /> <br /> A ce propos, John Wayne, le "Duke", a rarement tenu des femmes entre ses bras.<br /> <br /> Dans le western "El Dorado",( aux côtés du grand Bob Mitchum), il embrasse sa partenaire (Angie Dickinson ?) dans la scène des retrouvailles mais le baiser est masqué par son chapeau. Et il ne s'attarde pas. Plus à l'aise une Winchester en mains<br /> <br /> visiblement... Une virile séduction qui fait se pâmer les dames.
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