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13 novembre 2016

CARTE BLANCHE A HUYANA (suite)

 

A l'époque, d'aucuns avaient trouvé à l'histoire un goût de trop peu... Voici de quoi les satisfaire.

 Pour mémoire, le premier volet de la Carte Blanche d'Huyana : 

http://waldoblog05.canalblog.com/archives/2016/03/03/33457769.html

 

 

Où est Waldo ?  2

 

Qui s’en souvient ? En mars dernier, et au nom de la très légitime solidarité féminine, je me compromettais définitivement en passant du statut de fille bien sous tous rapports (y compris rapports sodomites, triolismes et saphiques) en assassinant le pervers bien connu, Waldo.

J’en ai parlé ici à l’époque…

Victime de mon inexpérience, j’avais négligemment laissé traîner ma culotte à conviction sur la tête du butor décédé…

Il m’en avait donc coûté de traverser la ville à moitié nue, suivie par un troupeau masculin mugissant et fasciné par le spectacle de mon édifesse de la raie publique… Mais surtout, je m’étais condamnée à faire croire à la survie de Waldo, afin d’éviter toute poursuite judiciaire. Il me fallait dès lors impérativement continuer à alimenter son blog d’une part, et de l’autre brailler qu’il ne voulait plus voir personne.

Au final, la galère dans laquelle je m’étais embarquée n’avait pas semblée bien dure à manœuvrer… Je postais quelques textes agrémentés de trois ou quatre photos… Au début la cadence de blog en réclamait toutes les semaines, mais rapidement, je décidais d’espacer… Le quidam habituel qui traîne ses guêtres chez W tous les 4 du mois commentait. Je répondais les lieux communs familiers du vieux bonhomme, en effectuant deux ou trois copier-collés des mêmes blagues éculées et chacun semblait y trouver son compte.

Au bout de quelques mois, soucieuse de sevrer le bon peuple de son opium progressivement, j’ai abandonné la prose pour ne plus poster que des images, laissant le lecteur faire lui-même les commentaires… Et puis, un jour, j’ai arrêté. Fini, je ne postais plus.

Ce fut ma seconde erreur (après bien entendu l’oubli de la litigieuse lingerie identifiée comme mienne)

Quelques réclamations parurent… Je joignis hypocritement mes doléances à celle du chaland, avant de me consacrer à d’autres activités plus ludiques…

Mal m’en prit, puisqu’un jour, je constatais avec étonnement que le blog semblait revivre… Un post signé Fraise était mystérieusement apparu. Elle y entonnait virtuellement quelques chansons paillardes de sa transformation.

Je n’eus que le temps de la surprise, car mon i-phone résonna d’un appel de Fraise elle-même: « Huyana,  me dit-elle, Waldo ne répond plus à mes messages… Il commente encore vaguement son blog, mais il y a un truc bizarre… Chais pas, j’le sens pas. Il est étrange. Du coup, je me disais que je viendrais bien le voir là, maintenant… Le 12 novembre… Tu pourrais m’accompagner ? »

L’angoisse autant que la surprise me donnèrent un haut le cœur à me faire revenir la fellation du petit déjeuner. « Hein !? Beuglais-je ? Tu veux refréquenter ce monstre ?? Mais je croyais qu’il t’avait fait mal au-delà du bien ?? » Fraise éclata d’un léger rire : « Allons… Tu sais bien ; pleurnicher, ça fait partie du jeu. Au fond, Waldo, je l’aime bien, et j’aimerais le revoir. » Je suffoquais d’une stupéfaction rageuse, tandis que, lancinante, tyrannique et pulsionnelle, l’envie d’un second homicide, appliqué cette fois à Fraise, m’avait envahie toute entière. Comment ? J’avais risqué cher et chair, je m’étais entachée dans un crime crapuleux,  j’avais joué les redresseuses de tordu, et tout ça pour quoi ? Pour une ingrate gravement atteinte du syndrome de Stockolm et qui se permettait maintenant de jouer les volatiles ??

Je marmonnais d’une voix hébétée « Mèèèè… Si tu débarques chez lui comme ça, et qu’il n’est pas là, ou qu’il refuse d’ouvrir ?... » « Aucun souci, dit la mignonne toute joyeuse, j’ai la clé bien évidemment ! »

Bien évidemment…

Horreur ! Epouvante ! Abomination ! Il fallait instamment que je bloque cette forcenée avant qu’elle ne découvre le cadavre putréfié du vieux !

J’allumais en hâte mon PC, dans l’idée de rédiger un post waldotien susceptible de refiler un ulcère de rebut à tout fâcheux qui serait tenté par une visite à l’improviste telle que celle envisagée par Fraise. Hélas… D’autre ont connu avant moi l’angoisse de la page web blanche : Pas un pouce de iota de début d’idée ne me venait au clavier… Forcée ainsi d’admettre que je ne manifestais plus aucun talent pour la littérature pornographique de série B, il ne me restait plus qu’une solution : l’appel à l’équipe.

 

J’envoyais un message à Ellie via skype :  « Salut, c’est Huyana  Dis… Je crois avoir commis une erreur de psychopathe. Tu peux m’aider ? »

La réponse arriva l’heure suivante : « Je ne savès pa que tu était devenu psychopâte. Mais ses bien : les panzani aussi ons droit à un psycologue. Sinnon oui, je peut t’aidé. Que doi je faire ? »

Chère Ellie… Elle a le cœur sur la main aussi sûrement que d’autres ont la main sur ses fesses !

Je lui rédigeais un mail lui expliquant que les faibles disponibilités horaires de Waldo, qui avait embrassé une nouvelle carrière d’acteur très prenante, ne lui laissait plus loisir d’alimenter son blog. Il nous chargeait de le faire en son nom, incognito… Il avait besoin de temps. Pour lui. Il ne voulait voir rigoureusement personne. Je rajoutais à Ellie que j’étais moi-même débordée, et que sa créativité légendaire nous permettrait à toutes deux d’aider celui que je surnommais hypocritement « notre vieil ami ». Je profitais également du mail pour refiler les clés du blog à la donzelle.

 

Illust

 

Je m’effondrais ensuite dans le canapé, une bouteille d’alcool pour m’hydrater un brin, après tant d’émotion.

Après avoir succombé à quelques heures d’un sommeil survenu dès la troisième bouteille, je consultais mes mails… Ellajenesaisquoi m’avait envoyé l’étrange message suivant : « Super idée ! Je peux me libérer. Je serai là samedi. Chouette ! »  L’étonnement passé, je jetais un coup d’œil au blog de Waldo.

Dire que le résultat des efforts de celle que j’avais pourtant pressentie pourtant comme mon alliée ne fut pas à la hauteur de ce que j’espérais reviendrait à imaginer se réveiller dans le lit d’Obama et découvrir qu’on a en fait pompé Trump toute la nuit !

Sur la page d’accueil du Waldoblog des ballons multicolores clignotaient. Le texte titrait : « Faisez la fêtes chez Waldo ! » Et cela continuait ainsi : « Nous vous invitont chez luis le samedi 12 novembr. Ses une surprise parce que Fraise as les clé ! Apportez tous des chipses et Huyana amaine le pinart ! Ça va être l’éclatade totale ! On va fêté la sein Waldo ! Signé : Ellie »

Sous le texte était postée une photo ou une quinzaine de playmobil se tenait en file indienne, mimant une scène de pénétration collective façon caddies de supermarché, et que j’aurais pu, en d’autres temps, trouver mignonne.

Horreur ! Epouvante ! Abomination ! Je décrochais illico mon téléphone et appelais la traîtresse : « Putain ! Hurlais-je, Qu’est-ce que tu as écrit ? » Ellie semblait toute enjouée : « Qu’est-ce qui se passe ? C’est parce que j’ai écris « éclatade » ? Je n’étais pas sûre… Ça se dit « éclatade » ? » Je rugissais « Certains le disent, mais ce n’est pas là la question ! Ce n’est absolument pas ce qui était convenu ! » « Mais calme-toi, voyons. Je connais Waldo : il adore les surprises et les visites improvisées. Il va A-DO-RER. Et puis… J’ai déjà reçu pas mal de réponses positives. Mmmh… Attends… Y’a le prof Max qui vient, et  aussi Mike, Emma et Manioc. Antoine a dit qu’il apporterait l’appareil photo. Et d’autres encore… Ça va être très chouette ! »

 

Foutue. J’étais foutue. Mon crime allait être découvert, et, j’en étais sûre, tout mon désir de créer un monde meilleur par l’épuration du vice ne serait pas reconnu. Mon acte salutaire serait transformé en crime abject, et j’allais voler dans une taule où il me faudrait réapprendre à vivre en me forgeant une philosophie définitivement lesbienne…

Un sentiment de résignation froide et lucide m’envahissait. Tant pis : si il n’était pas possible de s’en défier, j’assumerais mes actes… Et puis, au final, la perspective d’un avenir saphique, fut-t-il carcéral, avait un côté attirant…

J’accompagnerais tout ce bon peuple à la sauterie macabre qui se préparait… Si il était possible d’éviter la catastrophe, je le ferais, et sinon, l’univers des recluses inverties m’ouvrirait largement les portes de son bagne !

En arrivant devant chez le monstre, le sang tapait dans mes veines, si fort qu’un bruit insupportable devait certainement résonner dans tout le quartier. J’espérais secrètement que les invités se soient décommandés dans un même mouvement de foule… Hélas, trois fois hélas : ils étaient là.

 

Illust

Une vingtaine d’hommes et de femmes connus ou non, tous hilares et joyeux, et tenant dans les bras des ballons de baudruche en forme de mickeys, des fleurs et des cadeaux. Certains s’étaient déguisés… Une fille que je n’avais jamais vue portait le costume de Peggy la cochonne, dans un objectif manifestement libidineux mais que je préférais alors ne pas chercher à comprendre… Et ça riait, et ça chantait.

J’ai tenté alors de lancer mon dernier bourrin de bataille, en ultime défi face à l’inexorable : « Waldo m’a appelé tout-à-l’heure. On peut pas y aller : il a une gastro épouvantable ! Il se vide de partout, et en plus c’est contagieux ! » Une voix hystérique de bonheur me répondit dans un cri « Géniaaaal ! Moi j’adore tout ce qui est scato ! » Et la masse humaine se mit en branle, m’emportant avec elle vers l’inéluctable moment de la découverte de celui qui a dû se racornir, se friper jusqu’au stade où la putréfaction lui a liquéfié les chairs en inondant le tapis du salon.

L’excitation du groupe était palpable. Ellajenesaisquoi me murmurait à l’oreille qu’elle ne quitterait pas l’appartement du vieux sadique sans avoir dansé nue avec moi sur la table. Un autre type me suivait de près, en tentant de frotter son entrejambe contre mes fesses pendant la marche. Ce n’était manifestement pas chose aisée car le groupe avançait de plus en plus vite. Ses efforts en étaient presque touchants, d’autant qu’il joignait la parole au geste « Hé Huyana, tu connais la ressemblance entre un chat en moi ? » « Quoi ? Tu bouffes du whiskas ? » « Ben non : j’ai neuf queues… »… La belle affaire ; si j’avais neuf ouvertures, je serais soit morte, soit dans un cirque ! Je n’eus pas le temps de répondre à l’étrange alien car nous arrivâmes sur les lieux de mon crime.

Fraise glissa la clé dans la serrure, la tourna, poussa la porte et entra en premier. Nous suivions tous… J’ai pensé, résignée : C’est la fin… J’ai perdu…

 

Waldo est assis sur une chaise. Il lit une revue. Il lève un regard étonné. « Une surprise ? Quelle bonne idée. Rentrez donc tous »

Comment est-ce possible ? J’étais certaine de l’avoir estourbi… Que s’est-il passé ?

Chacun se précipite dans le salon. Je suis la dernière à rentrer… Mortifiée d’étonnement, je regarde celui que je prends pour un fantôme. Je passe devant son regard froid et sens qu’il me pince violemment la fesse.

Je pousse un cri scandalisé: Décidemment, cet homme n’a pas plus de savoir-vivre que de savoir-mourir !

« Vous n’allez pas en plus vous plaindre ? Après l’attitude scandaleuse que vous avez eue lors de notre dernière rencontre ? Aaah… Sachez que ce n’est pas passé loin. J’ai failli y rester, espèce de garce ! »

Abasourdie, je tente de me défendre mollement : « Allons, nous nous sommes mal compris… Il s’agissait d’une taquinerie : je voulais juste renverser le jeu du dominant et du dominé … Et vous savez… Parfois le jeu glisse et dérape… Et… »

« Ce que JE sais coupa-t-il sèchement, c’est que, entre une domina maladroite et une meurtrière, il n’y a effectivement qu’une différence d’intention. Ce que VOUS allez apprendre, c’est la différence d’intention entre un jeu et une réelle correction. »

« Euh ?? »

« C’est ça, ou la police. Sachez que je filme toujours mes actes, et que ma web cam a enregistré notre entrevue musclée… »

Et voilà, après avoir tenté de faire le bien, je n’ai non seulement obtenu aucune reconnaissance pourtant légitime, et je sens bien que je vais probablement me retrouver dindon de la farce… Ou dinde farcie, tout dépendant de l’imagination dont peuvent être munis les satyres…

 

 

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Commentaires
H
Aaah! Putasserie! Je relis d'un bloc toute cette belle littérature que j'avais pondue à m'en faire saigner les doigts (je sais: j'ai le cloaque mal placé !)... Et... Rien! Pas z'un mot, pas z'une menace, pas z'un borborygme. Éducation, tu n'es qu'un mot... Ou une légende !
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M
Bonsoir Miss Fraise,<br /> <br /> Bonne Année à vous et plein de bonnes choses.<br /> <br /> Merci pour ces petites nouvelles rassurantes. <br /> <br /> A bientôt. Probablement. <br /> <br /> (Faites lui mes amitiés. Un artiste , ça se ménage. Non ?)<br /> <br /> Mac-Miche.
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_
Salut à tous, et bonnes et heureuses tannées :) <br /> <br /> <br /> <br /> Waldo va bien (hormis une sale grippe), mais il fait une petite pause dans ses publications. <br /> <br /> <br /> <br /> Il finira bien par sortir de sa tanière d'ours mal léché <3
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D
J'espère que notre absent à passé un joyeux Noël. Je lui souhaite de tout coeur une excellente année 2017 et j'en profite pour souhaiter intensément son retour.<br /> <br /> <br /> <br /> Quelques nouvelles nous sortiraient d'inquiétude, je commence à pense qu'il est malade. J'espère vraiment que ce n'est pas grave.<br /> <br /> <br /> <br /> Si cela est le cas, le savoir nous épargnerait le ridicule d'interventions déplacées.<br /> <br /> <br /> <br /> Amitiés sincères,
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B
Que ce soit dans un conte de fées ou de fées-sées, la dinde de sang royal sait rester stoïque fourrée et farcie avec toutes sortes d’instruments de cuisine ou de légumes et passée à la casserole,<br /> <br /> Ellie vient d’écrire un joli conte sur une princesse-vilain petit canard, elle semble avoir résolu ses problèmes d’ortografe.<br /> <br /> Aux dernières nouvelles Waldo était en garde à vue pour outrage aux bonnes mœurs et voie de fait contre une armoire à glace.
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