Sade, Winter, Sommer...

Manfred SOMMER est né en 1933 à San Sebastian et décédé à Cartagena en 2007.

Je ne connais pas suffisamment bien le sujet -pensez que j'ignorais qui il était voici encore quelques jours !...- pour faire une étude un peu sérieuse comme je le fais généralement sur cet espace.
Mais de savoir (merci amigostan) que Fred Winter dont j'avais aimé le travail sur "SADE" présenté dans mon post précédent, était Manfred Sommer, remarquable artiste, m'a donné illico l'envie de vous présenter un peu de son oeuvre.

Non, désolé, y' a pas de fessées...

Sommer a étudié et principalement vécu à Barcelone, mais aussi à Paris, et à Bruxelles.
S'il est connu dans le monde de la bande dessinée avec une série comme "Frank Capa" (dont l'intégrale a été rééditée chez Glénat en 2010), notre homme fut aussi illustrateur et peintre, et non des moindres.

Un site (officiel ?) très intéressant lui est consacré (en Espagnol) et c'est de là que proviennent les images reproduites ici.

http://manfredsommer.com/biografia/

 

Du dessin balaise, il faut bien le dire !...

Ce crobard jeté sur papier pour Dieu sait quelle raison, m'évoque évidemment Raspoutine, l'ennemi "sympathique" de Corto Maltèse...

 Sous la plume (le pinceau, ici) du grand Hugo Pratt.

Rien ne permet de penser que c'est fortuit. Peut-être Sommer et Pratt se sont-ils connus... Appréciés, certainement.

Tain, le reflet dans la tête hémisphérique du flash, fallait le faire !...

Des illustrations remarquables. Ca sent assez les années 60...

Une peinture époustouflante. Qu'on ne vienne pas la ramener avec les "hyperréalistes", qui ne savent que décalquer servilement des photos sans âme.

Un remarquable travail sur le rendu des étoffes et des matières, à la façon des peintres orientalistes du siècle dernier, et avec la même inspiration, pour ne pas dire : influence.

 Jean-Léon Gérôme était l'un des maîtres incontestés du genre, environ un siècle plus tôt.  (En plus, l'air de rien, les tableaux de Gérôme étaient bourrés d'érotisme !... Non, ce n'est pas le cas ici...)

Bon, d'accord, je vous en montre un : 

Vous remarquerez l'incroyable réalisme dans la reproduction des faïences murales, des incrustations de nacre de la table, du rendu velouté du tapis et ses motifs en perspective !... Mais je vous parlerai un autre jour de Jean-Léon. Ici, il s'agit du remarquable Manfred Sommer... Dont je ne puis plus dire grand chose, d'ailleurs.  

 Je n'ai pas trouvé trace de sa BD sur Sade. Serait-ce sa seule incursion dans le domaine érotique, sur le tard ?... Un boulot de commande pour boucler une fin de mois difficile ?... Je n'en ai pas l'impression. Sommer est, d'autre part, un auteur complet, scénar et dessins. 

Et je ne crois pas qu'il se soit ennuyé à concocter cette aventure érotique SM !...

Comments

[Manioc]

Comment diable avez-vous pu les enregistrer? Je suis allée sur le site et c'est impossible.

[Manioc]

Je suis émerveillée par les deux dessins orientalistes, on dirait du Delacroix!

[Elliecieus]

Ça m'amuse de voir, outre le style parfois mais pas toujours, les éléments qui datent un dessin. Par exemple, les études de postures avec clope. Aujourd'hui, signifier la décontraction c'est moins fastoche. Enfin on va pas pleurer, fumer ou fesser, fallait choisir !



PS - As tu remarqué, Mike, que le mouvement de la cravate de l'homme qui fume entrait en résonance avec la volute de fumée de la cigarette du mec derrière ? ;D

[Emma]

Magnifique, en effet, c'est le mot! Les grands peintres savent nous transporter dans un autre univers, sans effort( pour celui qui regarde ;) ) donnent vie à un reflet, ou sentir la fraîcheur de l'eau se refermer sur nous. Merci pour ce très beau post! j'en ai pris plein les yeux! ;) :D

[mike]

Tout simplement magnifique !



La dernière image donne envie de s'allonger à côté de le belle et la consoler. Une déception sans doute, peut-être attendait-elle son galant qui n'est point venu.



Les trois de la série "Orientale" sont d'une profondeur sublime, je ne suis pas certain que des senteurs d’encens ne m'ont pas chatouillées les narines.



La barque sur l'eau... Pfouuuu, quel boulot !



La référence à Hugo Pratt, un dessinateur qui dans ma jeunesse m'a emporté très loin... très très loin !



Très réaliste le mouvement de la cravate de l'homme qui fume.



Et une fois encore, merci Waldo.