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2 décembre 2014

Les Lumières de la Nuit

La lumière est indispensable à toute oeuvre artistique. Elle est même à l'origine de tout ce que l'on voit, puisque, Comme disait un chef op' de mes relations : "dans le noir, y' a pas d'image..."
Je viens d'enfoncer une porte ouverte, et je n'en suis pas peu satisfait.

La photographie est un bon exemple, puisque "photo" veut dire en Grec (à peu près, hein) lumière, ou qui se sert de la lumière, et "graphie",  l'image. "Peindre avec la lumière", c'est assez joli. Et c'est parfaitement vrai...

Lorsqu'on représente un paysage ou un personnage, ou encore une nature morte, c'est bien la lumière baignant le sujet qui en fait la forme et l'ambiance. L'ombre et la lumière, l'une n'existant pas sans l'autre, sont les fondements incontournables de la représentation picturale "à l'ancienne". Je veux dire par là : "réaliste" .
J'éviterai de déverser mon mépris sur les barbouilleurs merdeux qui se sont engouffrés, bien trop contents de pouvoir briller dans leur médiocrité, dans le sillage de Picasso. Que le cul leur pèle.

Tout cela pour dire que la lumière, qui génère l'ombre, est capitale, et lorsqu'un Artiste maîtrise parfaitement ces deux paramètres, il peut faire naître des images qui vont nous toucher jusques au tréfonds du slip.

Aujourd'hui, ladies and gentlemen, je veux vous parler de John Atkinson GRIMSHAW.

 

 

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John Atkinson Grimshaw (6 septembre 1836 – 13 octobre 1893) est un peintre de l’époque victorienne, dont la bobine ne respire pas la santé.
Il a abordé tous les sujets et peint des portraits, des bouquets de fleurs, des oiseaux (parfois morts)...

 

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Il a tâté de l'Orientalisme, un genre très en vogue dans ces années là, mais sans égaler les Maîtres comme Jean-Léon Gérôme ou Ludwig Deutch, pour ne citer que les plus grands.

 

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Il commet ausi des scènes gnan-gnan, à la limite du naïf. Mais naïf pas tant que ça, quand on considère le traité du décor...

 

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... Et parfois, du super-kitch !...

 

JAG3

Ou    des paysages riants -si c'est possible- de son Angleterre natale...

 

Atkinson Grimshaw - The Haunt of the Heron

L'une de ses dernières toiles. Sinon poilante, du moins parfaite. Détaillée et dépouillée à la fois, ce qui n'est pas évident, et signe d'une absolue maîtrise de son art. Rien n'est plus difficultueux que la simplicité.  En fait, Grimshaw n'est pas à l'aise avec les personnages, mais il est un hallucinant paysagiste. 

 

Ce qui m'a fasciné dans son oeuvre, ce sont ses paysages urbains nocturnes, ou entre chien et loup.

 

green-lane

Là, je suis transporté dans un univers, une époque, bien mieux que la meilleure des photos ne pourrait le faire. J'ai envie de m'y projeter, d'aller voir plus près...

 

green-lane-2

Voilà, j'y suis... Tiens, un couple que je n'avais pas repéré au premier coup d'oeil... Je ne veux pas déranger. Je m'éclipse... Je ressors de l'image !...

 

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J'ai rarement vu des représentations de ciels nocturnes aussi étonnamment réalistes. Il s'en est fait pratiquement une spécialité, Atkinson, de la nuit et du crépuscule glauque hivernal... Le rendu de la bouillasse gelée est saisissant.

 

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The-Trystin

Comme souvent dans les tableaux d'Atkinson, un couple est là, qui marivaude -du moins peut-on le penser.

 

BoarLaneAG

Il peint aussi le centre ville, à peine plus gai, mais mieux éclairé...

 

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Les images, et particulièrement celle-ci, ne donnent sans doute pas une idée exacte des couleurs de ses toiles, et c'est dommage.

 

Leeds Bridge

Un de ses tableaux de jour... Formidable précision documentaire. Grimshaw a souvent représenté les quais, les docs, mais généralement...

 

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JAG11

 

JAG10

...La nuit. Et encore et toujours ces ciels floconneux, laissant parfois percer la lune pleine.

 

Yew-Court,-

 

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On peut penser que l'artiste fut particulièrement inspiré par cette baraque biscornue, Puisqu'il la représente par deux fois, sous deux angles différents.

Sur la première, il vient de neiger. Sur l'autre, les roues des fiacres et carioles ont transformé le tapis blanc en gadoue. Et la femme et sa petite fille sont toujours là...
Mais peu importent mes mots, les images parlent. Et elles disent que cet artiste est à classer parmis les grands.

 

Il y en a qui vont dire : "ouiii, bon, tout çaaa, il est bien, le Waldo, avec ses trucs sinistres, alors que nous, on espérait des fesses rougies !..."

Un peu d'imagination, voyons !... Nous sommes en Angleterre Victorienne, l'ère des châtiments corporels, le berceau de "l'éducation anglaise !... Que peut-il bien se passer derrière ces austères façades, à la clarté jaunâtre des bougies et des lampes à pétrole ?... Le sifflement de la cane de rotin, le claquement sur la peau nue, les plaintes étouffées...

 

JAG12-2

Avec tout ça, j'ai pas pu m'empêcher, je suis rentré dans ce tableau là... Encore un couple, dans l'ombre...

 

JAG12

Et derrière...

 

J'aimerais bien savoir comment il travaillait, mister Grimshaw. Il ne plantait sans doute pas son chevalet sur les routes verglassées, peignant à la lueur d'une lanterne !... Les balbutiements de la photographie de l'époque n'étaient pas non plus propices à réaliser des images nocturnes, alors qu'il fallait déjà poser assez longtemps en plein jour. L'oservation, sans doute. Mais une sacrée belle technique, by Jove !...

 

Et derrière, si vous avez une idée, ne vous gênez pas pour m'en faire part, mes p'tits loups !...

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Commentaires
M
Bonsoir Mr Waldo, <br /> <br /> <br /> <br /> Absolument d'accord avec vous. Les maîtres du "Frisson" sont sans conteste les Britanniques, et même Sir Conan Doyle et son fameux "Le Chien des Baskerville" joué vers 1958 avec Peter Cushing / Sherlock Holmes et le grand Ch. Lee. Un classique. Of course ! Mac-Miche
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W
Salut mon Loup !... Ravi de te voir ici !...
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M
Bonjour Mr Waldo, <br /> <br /> <br /> <br /> Merci de nous faire découvrir ce peintre du 19 è. siècle que je ne connaissait pas. Style varié et riche, surtout dans sa partie "orientaliste". L'ère victorienne donne souvent cette impression d'austérité grise, froide, à la limite du glauque. Ca respire un peu l'ambiance fantomatique de Romantisme. Remarquez les 2 "héros" du Fantastique anglo-saxon ont pris naissance à cette époque: Frankenstein (M. Shelley) et le Comte Dracula ( B. Stoker). Perso, je préfère la période "orientale". Une chose est sure : Les tableaux ressemblent presque à des grandes photographies tant le réalisme est... saisissant. Non ? En tout cas, un grand artiste. Mac-Miche
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L
tu avais raison amigo
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F
Bon allez c'est pas triste si vous y tenez mais au moins melancolique...<br /> <br /> Je vous suggere d'aller vivre un an dans certains coins d'Angleterre et on en reparlera...<br /> <br /> Excusez mes analyses un peu Marxistes mais je ne peux sortir ces tableaux de leur contexte spatio temporel et meme ceux qui sont emprunts de féerie revelent un monde imaginaire qui cherche à faire oublier la realité.<br /> <br /> Le n.13 est particulierement interessant si vous en avez la meme lecture que moi.<br /> <br /> C'est pas triste mais loin d'etre gai.<br /> <br /> Ca reste de l esthetique Romantique...
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