Fesses d'Amande

C'est bientôt Noël.

On vient de construire, comme chaque année, les petites cabanes jaunes tout autour de chez moi, le fameux "Marché de Noël", où l'on peut acheter des charcutailles et des pinards bas de gamme au prix de chez Fauchon si on est à Paris, ou de chez Rob si on vit à Bruxelles. Et bien d'autres choses encore. La grande médiocrité à paillettes, avec sapins en plastique, du même vert et de la même matière que mes paillassons punitifs. C'est la fêêête qui se prépare !...

Mais de neige point. Et pas plus tard que tout à l'heure, ciel bleu et plein cagnard, seize degrés, les terrasses regorgeant de monde entre la Place de Brouckère et Sainte-Catherine. Et ailleurs aussi, fatalement, mais je n'y étais pas.

J'ai eu, voici peu, la visite d'une amie chère (que je ne paie heureusement pas) qui m'a apporté avec quelque retard bien vite pardonné, (*) un cadeau de Saint-Nicolas.

Très classe, très chic. Mais les mignardises pâtissières, c'est vraiment pas mon truc. D'ailleurs, elle ne l'ignore point. Je remercie, néanmoins -ce qui n'arrange pas le profil.

Des pêches, encore. "Des pâtes d'amande que j'ai faites moi-même", précise la charmante, en toute modestie.

Je me rends compte assez vite de la particularité de ces friandises, mais nous ne nous sommes pas vus depuis des mois, et je privillégie la conversation, me promettant de revenir plus tard au massepain offert. Et puis j'oublie ; notre entretien est passionnant, la bouteille de cava est presque vide, les heures ont filé comme des lâches, mademoiselle doit prendre sa calèche avant qu'elle ne redevint six trouilles d'allo, ouiiiinn ?... Je la raccompagne au portail du manoir et fais relever le pont-levis derrière ses pas menus.

Après son départ, je dénoue le ruban et j'ouvre la boite. C'est sans équivoque... J'ten ficherais, moi, des pêches !...

J'envoie immédiatemant un mail demandant des précisions. Ce matin, j'ai cette réponse :

Alors, pour votre atelier " cuisinons avec l'onc' Waldo", il vous faut:
- un bloc de 250 grammes de massepain
- du colorant alimentaire rouge (éventuellement bleu, mais vous risquez en ce cas une plainte pour violence massepinomiale)
- une zolie boite
- un ruban

Faites rouler le massepain de façon a réaliser des boules-de-cul de la taille désirée.
A l'aide d'un couteau, ouvrez fermement la boule en deux (on dit "rayer" pour "faire une raie"?)
Un peu de colorant alimentaire pour l'effet bonne mine, et le tour est joué !

C'est vraiment dommage que je n'aime pas la pâte d'amande. On aurait envie de mordre là-dedans, non ?...

(*) Oui, j'ai des amies que je ne fesse pas, figurez-vous !... Où va le monde ?... Mais faudrait quand même pas trop tirer sur la chevillette, que ça pourrait faire cherrer la bobinette !...

Comments

[Ellie C.]

Waaaaaaaaaaaah ! MIAM ! Fraise je te laisse partir la première parce que je suis un peu plus près, mais t'as intérêt à courir vite si tu veux qu'il t'en reste un peu...



Et Merci à cette gourdasse de Cendrillon, au cerveau correct et au joli minois, bien sur, qui m'a l'air bien partie pour s'en prendre une plutôt salée que sucrée ! :p

[antoine]

Jolie confiserie...c'est ce qu'on appelle le massepain de fesse?

[Stan E]

Et SURTOUT des intellectuelles, c'est autrement plus satisfaisant !

[waldoblogger]

Hélas pour Cendrillon, la bonne fée C. Enseigne des principes généraux d'un autre âge !... Il est des hommes que l'on ne pêche ni grâce à leur estomac, ni en ondulant des hanches, et qui, tout simplement, ne souhaitent pas être pêcho comme du goujon, mais décider eux-même...

Et ce curieux personnage, qui manie l'épuisette plutôt que de s'y faire ramasser, tique sur un point inadmissible du propos de Cendrillon : " Elle ne faisait donc pas partie des filles "fessables", mais des filles "intelligentes". Cela voudrait dire que les filles "fessables" sont forcément des gourdes ?... J'en connais qui pourraient se vexer !...

Le Saigneur des lieux n'apprécie que très modérément ce propos, lui qui s’enorgueillit, justement, de fouetter des fesses aussi jolies qu'intellectuelles.

Que Cendrillon fasse de jolis rêves. La prochaine fois, les pêches ne seront pas au centre de la conversation...

[Huyana]

"...notre entretien est passionnant, la bouteille de cava est presque vide, les heures ont filé comme des lâches, mademoiselle doit prendre sa calèche avant qu'elle ne redevint six trouilles d'allo, ouiiiinn ?... Je la raccompagne au portail du manoir et fais relever le pont-levis derrière ses pas menus."



Et Cendrillon se retrouve seule, dans le froid glacé, devant le manoir du saigneur des lieux... Elle frissonne, la pauvrette, transie qu'elle ést de ne point avoir été troussée. N'avait-elle pourtant pas suivi les conseils de sa marraine la bonne fée C. qui lui rappelait régulièrement à quel point les hommes s'attrapent pas le ventre et le bas-ven... euh... bas-dos? Mais, las, l'impitoyable W. n'avait voulu ni de ses culs ni de son cul. Et quoi? Ce n'est donc pas à coups de pêches qu'on le pêcho çui-là?



La sombre réalité frappa Cendrillon (parce que la réalité, elle au moins sait donner des claques et des fameuses!): Elle ne faisait donc pas partie des filles "fessables", mais des filles "intelligentes". C'est dramatique, sachant que sur l'échelle machiste du cours de la gueuse, une joli minois vaudra toujours mieux qu'un cerveau correct!



Et, dans un sommeil alcooléogiste infini, Cendrillon s'endort. La prochaine fois, les pêches, elle se les bouffera toute seule!