Cadeau pour Manioc...
A la fin de l'année 1999, l'éditeur qui m'arnaquait depuis une décennie a mis la clé sous le paillasson sans prévenir, en m'étouffant au passage un gros paquet de dessins - que vous ne verrez donc jamais.
Il était plus qu'urgent de trouver de quoi subvenir à mes besoins élémentaires de survie, et je me suis lancé dans l'art honnête...
Amoureux que j'étais des vieux quartiers de Bruxelles en train de disparaître au nom d'un urbanisme aberrant - mais juteux pour les promoteurs -, le sujet de mes futurs dessins était tout trouvé.
Hormis deux ou trois sujets, je me suis attaché à faire revivre des sites disparus de la ville, travaillant d'après de vieilles photographies noir et blanc ou des gravures d'époque.
Je n'ai fait qu'ajouter ma vision colorée à ces paysages urbains, m'attachant à reproduire les décors le plus fidèlement possible.
Je n'ai pas gagné avec ça de quoi me retirer sur une île paradisiaque, mais j'ai pris beaucoup de plaisir à dessiner ces vieilles pierres sans personnages, après tant de chairs plus ou moins rubicondes !...
Le Boulevard Emile Jacqmain, en plein cœur de Bruxelles, est aujourd'hui une large voie bordée d'immeubles imposants.
Mais avant que l'on fit voûter le trop fragile cours d'eau qui traversait la ville ( la Senne ) dont il suit le lit, c'était comme ça :
C'est plutôt mignon, mais la Senne était devenue un égoût puant à ciel ouvert, générateur de bien des maux ( le choléra, entre autres ) d'où le voûtage décidé par le bourgmestre Anspach, en 1865.
Cela fait que Bruxelles est une des rares capitales que ne traverse aucun fleuve, mais en Belgique, on est pas à une bizarrerie près !...
( Marker )
La Senne sous la première enceinte de la ville.
Aquarelle d'après la gravure d'un artiste inconnu, vers 1830.
L'impasse Saint-Eloi, en 1954, peu avant sa démolition.
Je l'ai représentée de nuit, juste pour l'ambiance...
( Marker )
L'impasse de la Trompe, vers 1950.
Même commentaire que pour le précédent dessin.
( Marker )
La rue Vieille de la Bergère vers 1911.
( Marker )
Derrière l'Abreuvoir. 1870.
A l'arrière-plan, la flèche de l'Hôtel de Ville.
( Marker )
La rue Nuit et Jour. Joli nom...
Première étape du travail, la plus dure aussi, le crayonné achevé.
La rue Nuit et Jour.
Etat final, aquarelle.
La rue Courbe vers 1920.
Cette rue existe encore aujourd'hui, c'est la rue Diderich.
On a peine à la reconnaître, au demeurant...
( Marker )
Mon intérêt pour les vieilles pierres ne se limitant pas à Bruxelles, j'ai été séduit par l'impasse Ducros, à... Pezenas, ville native du regretté Bobby Lapointe, où j'ai passé une quinzaine de jours voici quelques années.
( Marker )
Voilà.
Conjointement à mes travaux sur Bruxelles, je faisais aussi des portraits de comédiens, chanteurs ou musiciens que j'aime.
Ici, Miles Davis.
Craie blanche sur papier noir.
Mais on parlera de ça une autre fois, les boulimiques de la fessée vont être en manque !...