CARTE BLANCHE à ELLIE
Ellie fait parler les objets, c'est comme ça.
Et pas seulement les playmobils ; TOUS les objets. C'est un don.
Elle ne se contente pas de leur faire dire des choses, elle leur donne une existence, une densité, un esprit, un caractère... J'allais dire une âme, mais je ne crois pas à cette notion qui veut, selon certains, que justement, les femmes en soient dénuées. On s'en fout, Ellie fait parler les objets.
Les presse-purée, les tringles à rideaux, les clepsydres, les selles de vélo, les poires à lavement, les cuisinières avec un four en verre, les tubes de blanc de zinc, et j'en passe, tout cela peut causer, par la grâce d'Ellie.
Alors, en plus, des martinets... Ca cause plus, ça jacasse !...
Voici donc la carte blanche d'Ellie.
Ah ! Saloperie de premier mot de la page blanche...
Je voulais vous parler des instruments, certes ! Du fait que contrairement à l’appréhension, le maintenu, le déculottage et la fessée à la main, ils ne font pas partie de la genèse de mon fantasme, né dans l'enfance. Par contre, ils font partie, pour moi, de cette fine subtilité qu'est le consentement de ne plus l'être tout à fait...
Je trouve les instruments sauvages. j'aime les toucher les renifler les soupeser, j'aime qu'ils soient beaux ou attachants avec leurs particularités sonores et cinglantes. Et puis des fois, quand ils m’agacent, parce qu'ils m'inquiètent quand même, je joue à la marotte. Je les coiffe, je leur fait des petites tresses, des petits nœuds... Ça les rend moins cruels, ça leur donne une âme. Peut être est-ce ma façon de les apprivoiser un peu ?
Justement, Waldo qui est toujours en train de s'amuser à fabriquer des pièces uniques, en a une magnifique collection qu'il m'a montrée, in private. Les plus courtes pièces sont sagement rangées dans une magnifique boite à double fond, dans une armoire, dans sa chambre, dans son appartement, à Bruxelles que je n'avais jamais visitée. L'occasion chevelue par devant étant chauve par derrière, j'en ai profité pour jouer !
Le Petit Théâtre de Waldo